Nutrition
Quels sont les bonnes habitudes alimentaire en cas d'endométriose?
L’endométriose est une maladie complexe, qui touche toutes les parties de la vie de la femme. Évidemment, l’alimentation n’y échappe pas, et elle joue même un rôle important en cas d’endométriose. Voici donc quelques habitudes alimentaires à prendre pour réduire les symptômes ou pour empêcher leur développement.
Augmentez votre consommation d’oméga-3
L’oméga-3 est composé d’acides gras sains. On les retrouve chez les poissons gras majoritairement, mais aussi chez d’autres sources animales et végétales. Ces acides gras ont des vertus anti-inflammatoires, d’où leur utilité pour contrer les symptômes de l’endométriose.
Néanmoins, certains autres types de gras, comme les oméga-6 contenus dans les huiles végétales, ont un effet contraire. En effet, il est avéré qu’ils favorisent la douleur et l’inflammation. Or la majorité des aliments contenant de l’oméga-3 contiennent aussi de l’oméga-6, comme l’huile de tournesol. Il faut donc faire attention à ce que le rapport entre l’oméga-3 et l’oméga-6 soit favorable au premier.
Étant donné que l’endométriose est souvent associée à une augmentation de la douleur et de l’inflammation, un rapport élevé d’acides gras oméga-3 dans l’alimentation peut être particulièrement bénéfique pour les femmes atteintes de cette maladie.
De plus, il a été démontré qu’un rapport élevé d’acides gras oméga-3 et oméga-6 empêche la survie des cellules endométriales dans les études en éprouvette. Des données suggèrent ainsi que les acides gras oméga-3 pourraient aider à décourager l’implantation des cellules endométriales.
Une autre étude a aussi révélé qu’une forte consommation d’oméga-3 diminue de 22% le risque d’être atteinte d’endométriose.
Que ce soit via des poissons, des huiles ou par des compléments, il est simple d’avoir une alimentation riche en oméga-3.
Évitez les gras trans
Au cours des dernières années, les gras trans sont devenus synonymes de dégâts sur la santé. Ils augmentent les taux de « mauvais » cholestérol LDL tout en diminuant ceux de « bon » cholestérol HDL. La conséquence est une croissance drastique du risque de maladie cardio-vasculaire.
L’industrie agro-alimentaire crée des gras trans pour donner à ses produits une plus longue durée de conservation et une texture plus facile à tartiner.
On peut donc les retrouver de façon significative dans notre alimentation. Cela concerne des aliments comme les confiseries, les viennoiseries, les pâtes à tartiner etc.
Il est préférable de les éviter, en prévention de l’endométriose. Cela pourrait augmenter de 48% le risque de développer cette maladie.
La loi n’oblige pas les fabricants à indiquer la teneur en gras trans d’un aliment. Afin de connaitre la teneur en gras trans d’un produit, il faut effectuer un léger calcul. Il suffit de soustraire la somme des gras saturés et insaturés à la quantité totale de matière grasse du produit.
Réduisez la viande rouge
La viande rouge, en particulier celle transformée, est, à raison, associée à un risque accru de certaines maladies. De plus, remplacer la viande rouge par une autre source de protéines diminuerait l’inflammation liée à l’endométriose.
La viande rouge possède aussi un rôle dans la prévention de l’endométriose. Ainsi, une forte consommation de cette dernière augmenterait le risque d’endométriose.
Certaines études suggèrent qu’une alimentation riche en viande rouge augmente le taux d’œstrogènes. Or l’endométriose est conditionnée par les œstrogènes. Donc en plus d’augmenter le risque d’avoir l’endométriose, la consommation de viande rouge favoriserait son développement.
Mangez fruits, légumes et graines entières
Il est de notoriété publique que les fruits, les légumes et les grains entières sont riches en vitamines, en minéraux et en fibres.
En remplissant votre assiette d’une combinaison de ces aliments, vous vous assurez un apport d’éléments nutritifs essentiels, minimisant ainsi votre apport en calories vides.
Ces aliments et leurs bienfaits peuvent être particulièrement intéressants pour les femmes atteintes d’endométriose.
En effets, un apport élevé en fibres peut réduire les niveaux d’œstrogènes, ce qui réduit le risque d’être atteinte d’endométriose et minimise le développement de la maladie.
Or les fruits, les légumes et les grains entières sont les meilleures sources de fibres alimentaires. Ces aliments fournissent également des antioxydants, connus pour aider à lutter contre l’inflammation.
Une étude a ainsi révélé que la prise de suppléments antioxydants diminuait considérablement la douleur liée à l’endométriose.
Il a été établi qu’une relation existe entre l’endométriose et la consommation de fruits et légumes verts. Il a été constaté qu’en présence d’un apport élevé de ces aliments, les risques d’endométriose diminuent.
Toutefois, les résultats ne sont pas toujours cohérents entre les études. En effet, une autre étude a révélé qu’un apport élevé en fruits était associé à un risque accru d’endométriose.
L’explication pourrait se trouver dans les pesticides dont sont recouverts les fruits. Or certains d’entre eux sont connus pour être des perturbateurs endocriniens. Cela signifie qu’ils ont des effets similaires à ceux de l’œstrogène, affectant ainsi l’endométriose.
Les données actuelles suggèrent qu’une alimentation riche en fruits, en légumes et en graines entières peut être une bonne stratégie, tout en lavant bien les fruits et légumes.
Limitez votre consommation de caféine et d’alcool
Les professionnels de la santé recommandent souvent aux femmes atteintes d’endométriose de réduire leur consommation de caféine et d’alcool.
Plusieurs études ont révélé que les femmes atteintes d’endométriose ont tendance à consommer plus d’alcool que les autres femmes.
Pourtant, cela ne signifie pas qu’une consommation élevée d’alcool a pour conséquence l’apparition de la maladie. Cela pourrait au contraire signifier que les femmes atteintes d’endométriose ont tendance à boire plus d’alcool en raison de la maladie. Cela peut-être une conséquence de la douleur comme de la dépression et de l’isolement.
De plus, plusieurs autres études n’ont trouvé aucun lien entre la consommation d’alcool et l’apparition de la maladie.
Il est aussi à noter que le lien avec la caféine n’est pas tout à fait clair.
Quelques études ont révélé que la consommation de caféine était associée à un risque plus élevé d’endométriose. Néanmoins, une vaste étude a prouvé le contraire.
Il n’y a donc pas de preuve claire liant la caféine ou l’alcool au risque ou à la gravité de l’endométriose. Malgré cela, certaines femmes préfèrent encore réduire ou retirer ces substances de leur alimentation.
Réduisez la consommation d’aliments transformés
Minimiser votre consommation d’aliments transformés est une bonne idée en général. De plus, cela a un impact positif sur l’endométriose.
Les aliments transformés sont souvent riches en graisses et en sucre malsains, et pauvres en nutriments essentiels et en fibres. Cette composition favorise les inflammations.
En effet, les acides gras oméga-6 contenus dans les huiles végétales, comme l’huile de maïs, de coton et d’arachide, peuvent augmenter la douleur, les crampes utérines et l’inflammation.
Par conséquent, limiter votre consommation d’aliments hautement transformés peut aider à réduire la douleur liée à l’endométriose.
Essayez un régime sans gluten ou à faible teneur en FODMAP
Certains régimes peuvent aider à réduire les symptômes de l’endométriose. Les plus efficaces sont sûrement le régime sans gluten et le régime dit « low-FODMAP ».
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Régime sans gluten
Ce régime n’est pas souvent recommandé aux personnes qui n’ont ni maladie cœliaque ni sensibilité spécifique au gluten. Elle est restrictive, pauvre en fibres et en nutriments, mais riche en amidons raffinés.
Cependant, il existe certaines preuves qu’une alimentation sans gluten peut être bénéfique aux personnes atteintes d’endométriose.
Une étude portant sur 207 femmes souffrant d’endométriose sévère a révélé que 75 % d’entre elles ont connu une diminution significative de la douleur après un an de régime sans gluten.
Cette étude ne comprenant pas de groupe témoin, l’effet placebo ne peut donc pas être pris en compte.
Néanmoins, une autre étude menée auprès de 300 femmes comprenait un groupe témoin. Un groupe ne prenait que des médicaments, tandis que l’autre groupe prenait des médicaments et suivait un régime sans gluten.
À la fin de l’étude, le groupe suivant le régime sans gluten a connu une réduction significative de la douleur pelvienne, tandis que l’autre n’a connu aucun effet.
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Régime Low-FODMAP
Le terme FODMAP désigne le regroupement des glucides à chaîne courte, des disaccharides, des monosaccharides et des alcools associés. À l’origine, ce régime a été conçu pour soulager les symptômes intestinaux chez les patients atteints du syndrome du côlon irritable (SCI). Il consiste à éviter ou réduire les FODMAPs, et peut également être bénéfique pour les femmes atteintes d’endométriose.
Une étude a été effectuée chez des personnes atteintes du SCI et d’endométriose, et qui suivaient un régime low-FODMAP. Elle a révélé que ce régime améliorait les symptômes du SCI chez 72% de celles qui souffraient à la fois d’endométriose et du SCI. À titre de comparaison, seulement 49 % de celles qui étaient uniquement atteintes du SCI ont noté une amélioration.
Le régime sans gluten et le celui pauvre en FODMAP sont tous deux restrictifs et difficiles à gérer. Cependant, ils peuvent offrir un soulagement des symptômes de l’endométriose.
Si vous décidez d’essayer l’un de ces régimes, il est recommandé de rencontrer une diététicienne, afin de créer un plan qui vous convient.
En conclusion
Il n’existe aucun remède miracle contre l’endométriose, et les traitements chirurgicaux et médicaux demeurent les méthodes les plus efficaces de prise en charge de l’affection.
Cependant, ces conseils alimentaires peuvent être adoptés de façon complémentaire, afin de mieux gérer les symptômes de la maladie.
Il est important de préciser que chaque personne est unique, et l’endométriose se manifeste de façon différente chez chacun. De même, ces conseils peuvent fonctionner pour certaines et pas chez d’autres. À vous d’expérimenter les méthodes que nous avons énoncées, pour trouver celle qui vous convient le mieux.
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